LES MARCHÉS DU VINTAGE ET DE LA SECONDE MAIN: DE RÉELLES SOLUTIONS POUR LA PLANète?

Ce qui a commencé comme une niche de passionnés de l’ancien est aujourd’hui devenu un marché plus que rentable et avant tout une manière alternative de consommer. Plateformes se multiplient afin de répondre à la demande, de plus en plus grandissante des consommateurs de mode, art, mobilier, design, automobile etc. Aujourd’hui le marché du vintage pèserait 1,2 milliards d’euros ; les USA étant les n1 dans le domaine.

L’industrie de la mode est la 2e industrie la plus polluante au monde.

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Part de la seconde main parmi les ventes de E-Commerce

Le mot vintage désigne en oenologie le “millésime” d’une cuvée particulière (notamment le porto). En anglais, ce sens a été détourné pour désigner un vêtement ou accessoire ancien (au moins 20 ans) et aujourd’hui tout objet de style ancien ou datant.

La seconde-main est le fait de donner une deuxième vie à un article (en bon état) en lui permettant de trouver un nouveau propriétaire. C’est un objet d’occasion auquel on augmente l’espérance de vie en lui épargnant de rester au fond du placard ou de finir à la poubelle.

LE RÉÉEL IMPACT ÉCONOMIQUE

100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde; un chiffre en constante augmentation. En France l’empreinte carbone de cette industrie est de 22,9 millions de tonnes par an. Le textile représente 20% de la pollution de l’eau et on utiliserait 70 millions de barils de pétrole chaque année pour le polyester. Acheter seconde main permettait de limiter les impacts environnementaux en diminuant l’achat de produits neufs, en espérant qu’une baisse de la consommation entrainerait une baisse de la production.

Le jean est l’un des vêtements préférés des français et il se vend plus de 60 millions chaque année. Si 1 jean sur 5 en France était de l’occasion, ce serait l’équivalant des trajets annuels en voiture de 100000 français qui seraient économisée en terme de pollution. Ce serait également 84 millions de litres d’eau économisés.

Ce nouveau mode de consommation offre une réelle solution durable. Dans le meilleur des monde il faudrait qu’un achat d’occasion substitue un achat de neuf, cependant ils ont plus souvent tendance à s’additionner.

— uNE NOUVELLE CONSOMMATION

L’attrait de plus en plus grandissant des friperies crée également des problèmes sociaux, ces structures ayant été mis en place premièrement pour les foyers les plus modestes.

On observe une baisse des dons car les particuliers vendent eux-même la plus part de leurs articles.

En 2020 selon une étude Kantar, 46% des personnes qui achetaient seconde main le faisaient “par souci écologique et pour limiter le gaspillage”. Cependant ce nouveau mode de consommation a aussi généré de la surconsommation. On parle de “boulimie d’achat” car pour le prix d’un vêtement neuf on peut en avoir plusieurs ; ces achats compulsifs sont surtout visibles chez les 25-34 ans avec la multiplication des plateformes d’achat et revente entre particuliers. Pour que ce système soit rentable et durable, même les achats de seconde main doivent constituer des “besoins”.

— LE REVERS DE LA MÉDAILLE

Globalement la seconde main reste bénéfique pour la planète et la société tant que ça reste un mode de consommation engagé et raisonné ne mettant pas en seconde plan les structures solidaires. On réserve les pièces neuves pour les intemporels qui dureront dans le temps et on en prend soin afin qu’ils deviennent eux-meme de futures pièces de seconde main ou vintage.

Acheter seconde main doit rester quelque chose de mesuré, le but n’est pas d’avoir des articles qui seront ensuite jetés, ils doivent être acheté avec l’intention de continuer de leurs donner un cycle de vie durable qu’importe son prix d‘achat.

La solution la moins polluante pour se “débarrasser” de ses vêtements reste le don local.

Les marques de luxes semblent aussi s’intéresser à ce marché florissant. Le Printemps Haussmann a notamment ouvert à Paris un espace consacré à la seconde main. Des sites comme Vestiaire Collective et Vinted ont vu leurs chiffres exploser ces dernières années et une multitude de plateformes de consommation alternatives comme la location tels que Rent Club et Studio Paillette voient le jour. La location est un nouveau moyen économique d’avoir accès a des pièces différentes, sans pour autant casser son porte-feuille ni regretter son achat.

— et après?

Nous avons toujours connu le diy, aujourd’hui, de plus en plus populaire chez la jeune population ; l’upcycling est un mouvement permettant de transformer un objet d’occasion en lui donnant un nouvel usage.

by Aude-Julie ALINGUE